Bagdad, envoyée spéciale.
Après les tirs et les éclats d'obus, c'est au tour des marteaux et des pelles de résonner à Shoulla, une banlieue chiite populaire de Bagdad qui, à la suite de la rebelle Sadr City, avait connu lundi ses premiers heurts armés entre troupes américaines et partisans du leader radical, Moqtada al-Sadr. Les violences, qui ont fait au moins 126 morts en soixante-douze heures, se sont poursuivies hier dans plusieurs villes du Sud, Amara, Nasiriya et Kout, où ce mouvement dispose d'une base populaire. Mais, dans ce quartier de la capitale, le calme est revenu. Cinq magasins ont été saccagés par les tirs d'un hélicoptère Apache venu à la rescousse d'un convoi de la coalition en difficulté. L'heure de la prière approche dans la petite mosquée et elle sera suivie des obsèques des cinq personnes tuées lors des affrontements. Parmi elles, disent les habitants, deux enfants, mais un seul partisan du mouvement extrémiste chiite.
Modération. Les propriétaires de magasins font cause commune avec leurs collègues ruinés par les combats. «J'approuve l'appel au calme lancé par l'ayatollah Ali Sistani. Je comprends que les Américains s'attaquent au bureau de Moqtada al-Sadr, mais pas aux magasins. Qui va indemniser tous ces dégâts ?» se demande Ali al-Kaïssi, le propriétaire d'une petite agence immobilière. Les dures conditions de vie pourraient pousser plus d'un jeune dans les bras d'une opposition armée, même si, à l'heure actuelle, le mouvement est circonscrit aux part