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Libération

Barcelone donne l'estocade à la tauromachie

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Le conseil municipal a adopté une déclaration de rejet des corridas.
publié le 8 avril 2004 à 0h09

Madrid, de notre correspondant.

Barcelone est désormais officiellement une ville anticorridas. Mardi, son conseil municipal a adopté (par 21 voix contre 15) une déclaration de rejet des spectacles taurins, qualifiés de «pratique cruelle», au nom du «droit des animaux». A l'initiative du très prudent maire socialiste Joan Clos, qui ne voulait pas en faire «une affaire politique mais un cas de conscience» pour chaque élu, le vote a eu lieu à bulletins secrets. Dans la déclaration municipale, il est spécifié que «le toro est un mammifère dont le système nerveux a des caractéristiques similaires à celles de l'espèce humaine, ce qui signifie que nos systèmes émotionnels ont beaucoup en commun».

Abolition. Le seul précédent en Espagne est celui de Tossa de Mar, une bourgade du littoral catalan qui, en 1991, s'était prononcée pour l'abolition des fiestas taurines. Mais le positionnement de la deuxième ville du pays, aux arènes réputées, a force de symbole. Et remet en question l'idée que les autorités espagnoles approuvent, voire encouragent, la tradition taurine. A l'exception des Canaries, les 17 régions espagnoles autorisent les corridas et, parfois, les subventionnent. Seule restriction, due à une réforme de la loi sur la protection animale, en vigueur depuis juillet 2003 : les moins de 14 ans ne sont pas autorisés à y assister.

A l'origine du manifeste barcelonais, il y a le mouvement associatif, dominé par l'Association pour la défense des droits de l'animal (Adda), basée à Barc