Moscou, de notre correspondante.
Quinze ans de camp «à régime sévère» pour avoir vendu à une société britannique des informations prétendument secrètes sur les nouvelles armes russes : la cour d'assises de Moscou a eu la main lourde, hier, contre un chercheur, Igor Soutiaguine, 39 ans, accusé d'espionnage alors qu'il assure, et les défenseurs des droits de l'homme avec lui, n'avoir jamais transmis à l'étranger que des informations déjà publiées en Russie. «C'est le procès le plus scandaleux de toutes les affaires semblables ces dernières années. Rien n'a été prouvé. Mais le FSB (services secrets russes, ndlr) s'est acharné : ils avaient perdu les autres procès précédents, et, pour cela, ils tenaient beaucoup à Soutiaguine», s'indigne Ernest Tchiorny, auteur d'un livre sur les «espions du FSB», «espions» traqués, si ce n'est créés de toutes pièces par les services secrets russes qui reprennent là une vieille tradition de leur ancêtre, le KGB.
Couverture. Spécialiste des questions stratégiques à l'Institut USA-Canada, un organisme d'Etat créé en 1967, Soutiaguine a été reconnu coupable d'avoir livré des informations «secrètes» sur la défense russe, notamment nucléaire, à une société britannique de conseil, Alternative Futures, qui, selon les services russes, servait de couverture à la CIA. Le chercheur a admis avoir livré des informations contre rémunération. Mais assure qu'elles n'avaient rien de secret, et les poursuites engagées contre lui depuis son arrestation, en 1999, fon