Pékin, de notre correspondant.
Le répit aura été de courte durée pour les orphelins du sida. Cinq mois après son ouverture, l'orphelinat monté par de jeunes volontaires à Shangqiu, dans la province centrale du Henan, vient d'être arbitrairement fermé par les autorités locales.
Libération avait publié (nos éditions du 10 mars) un reportage sur ce modeste refuge pour enfants de paysans morts après avoir été contaminés lors de la vente de leur sang : malgré les menaces de fermeture, ses responsables espéraient toujours recevoir l'agrément officiel. Fin mars, toutefois, le gouvernement local a fait fermer l'orphelinat de l'ONG chinoise Dongzhen, qualifié d'illégal, et placé ses 18 enfants dans un établissement public. Des sanctions ont été prises contre les responsables de la mosquée qui abritait l'ONG pékinoise.
Ce n'est pas la première fois que les autorités, dans le Henan, font fermer des orphelinats privés, alors que les structures publiques ne font pas grand-chose pour prendre en charge le problème des quelque 100 000 orphelins du sida. Un abus d'autorité en contradiction avec le souci, affiché au sommet de l'Etat à Pékin, de s'attaquer de front au virus VIH et à ses conséquences sociales.
Ainsi, Li Dan, le jeune militant antisida qui a été à l'initiative de l'orphelinat de Shangqiu, a eu droit aux honneurs de la télévision nationale qui a cité en exemple son dévouement, alors qu'au même moment les autorités sévissaient contre son initiative. Une contradiction dont les première