Berlin, intérim.
Les enseignantes voilées du Bade-Wurtemberg seront les premières à ranger leur foulard au placard. Ou à quitter l'éta- blissement public dans lequel elles travaillent. L'adoption, le 1er avril, d'une loi régionale interdisant le port du voile à partir d'aujourd'hui a eu pour effet immédiat de débouter les trois seules professeures musulmanes désireuses d'enseigner voilées, mais a surtout relancé un débat récurrent depuis l'automne.
Pour trois cas isolés que les opposants au texte auraient préféré voir se dénouer dans l'intimité des écoles , ce Land conservateur du Sud-Ouest, pionnier dans le bannissement du foulard en Allemagne, a pris le risque de provoquer une avalanche de plaintes. En même temps qu'ils mettaient le voile hors la loi, les législateurs ont en effet réaffirmé le droit des enseignants du public à arborer des croix ostensibles, des kippas et même des habits de prêtre ou de religieuse.
Inégalité. «Le voile, symbole politique autant que religieux, n'a pas sa place dans les écoles», estimait, lors du débat au Parlement, la ministre régionale de l'Education, Annette Schavan (CDU), rappelant que la Constitution du Bade-Wurtemberg donne la «priorité à la culture et l'éducation chrétiennes». Winfried Kretschmann, patron de la fraction écologiste, répond, lui, que la loi sur le foulard est anticonstitutionnelle en raison de l'inégalité de traitement qu'elle induit entre les religions : «Si l'on interdit le foulard, alors il faut aussi le faire pour to