Rome de notre correspondant
Divisées pratiquement sur toutes les questions politiques, la droite berlusconienne et l'opposition de gauche sont en revanche à l'unisson sur le dossier Cesare Battisti. Des deux côtés de l'échiquier transalpin, on soutient ainsi la demande d'extradition de l'ancien membre des Prolétaires armés pour le communisme (PAC). «Celle-ci est sacro-sainte», a par exemple indiqué Enzo Bianco, ancien ministre de l'Intérieur (centre gauche). «Battisti est un assassin, il faut qu'il paie. Le garde des Sceaux, Roberto Castelli, a raison», a martelé Luciano Violante, ancien président (démocrate de gauche) de la Chambre des députés. De l'autre côté des Alpes, on réfute largement l'idée d'une Italie où, pour combattre le terrorisme, le système démocratique aurait été suspendu.
Hold-up. Quant à la mobilisation française autour de l'écrivain italien, elle provoque l'incompréhension dans l'opinion publique transalpine. D'autant que, dans le panorama du terrorisme des années 70, les PAC représentent une réalité très particulière. Le sigle des Prolétaires armés pour le communisme apparaît pour la première fois en mai 1978 dans un tract de revendication «contre les médecins flics d'Etat». Giorgio Rossanigo, médecin au pénitencier de Novara, et Diego Fava, docteur milanais accusé d'une trop grande sévérité dans l'appréciation des conditions de santé des travailleurs en congés maladie, ont été blessés par balles. Les deux actions ont été planifiées et organisées, selon la