Genève de notre correspondant
Le Brésil du président Lula, qui avait pourtant le soutien de 18 pays européens et du Canada, a capitulé sous la pression des pays islamiques et du Vatican. Brasilia avait eu l'outrecuidance de présenter un texte «sur l'orientation sexuelle» à la 60e session de la commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Un texte inoffensif, sans valeur autre que symbolique, qui se bornait à rappeler que les homosexuels et les lesbiennes ne doivent pas être discriminés.
Piqûre. Cela n'aurait dû être qu'une piqûre de rappel du principe d'égalité entre les êtres humains. Mais, emmenée par le Pakistan et l'Egypte, l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) s'est mobilisée, appuyée plus discrètement par le Vatican pour empêcher le vote même de cette résolution. Et ils y sont parvenus. L'année dernière, les mêmes protagonistes avaient déjà fait barrage au vote de cette résolution à l'ONU.
L'OCI a expliqué que l'homosexualité «contredit directement les principes de l'islam et des autres religions». Un amendement présenté par six pays musulmans voulait supprimer le terme «d'orientation sexuelle» pour dire à la place que les droits de l'homme «s'appliquent à tous». Cette formule si vague aurait vidé de son contenu le texte brésilien, pourtant modeste. L'Egypte et le Pakistan insistaient pour ajouter au projet de résolution le fait que «la famille est l'unité naturelle et fondamentale de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat». Cett