Genève de notre correspondant,
Décidément, l'affaire Hani Ramadan, frère de l'idéologue musulman Tarik Ramadan, n'en finit pas de faire des vagues sur les bords du lac de Genève. Et suscite des questions de fond aussi bien sur le devoir de réserve des fonctionnaires, et en particulier celui des enseignants, que sur les contours de la laïcité. S'opposant à une décision de justice, le gouvernement genevois vient en effet de refuser de réintégrer Hani Ramadan, professeur de français de nationalité suisse, pour avoir à plusieurs reprises publiquement justifié la lapidation.
Devoir de réserve. La polémique commence à l'automne 2002. Hani Ramadan publie une tribune libre dans les pages du Monde. Il y justifie la lapidation des femmes adultères, même s'il reconnaît que la sanction est difficile, voir impossible à exécuter. Qui donc, ajoutait-il, a inventé le virus du sida, sinon Dieu créateur de toutes choses ? L'exécutif genevois avait estimé que ces propos, plaçant la loi divine au-dessus de l'Etat de droit, violent «le devoir de fidélité et l'obligation de réserve». Une enquête interne, confiée à l'ex-procureur genevois Bernard Bertossa, aboutissait en février 2003 à la radiation de l'enseignant.
Hani Ramadan, auteur, par ailleurs, de la Charia incomprise, intentait aussitôt un recours. Il y a quelques jours, la justice lui a donné partiellement raison et ordonné sa réintégration. Stupeur à l'exécutif genevois ! Après quelques jours de réflexion, il a fait savoir mercredi qu'il n'é