Moscou de notre correspondante
C'est un revenant, amaigri et à l'air très fatigué, qui est arrivé à Moscou hier après-midi : Arjan Erkel, 35 ans, chef de mission de Médecins sans frontières au Daguestan, a été libéré hier après vingt mois de détention. De nationalité néerlandaise, Arjan Erkel est arrivé hier à Moscou mais devrait être rapatrié très vite vers son pays, lequel a fait savoir hier soir qu'il était à l'origine de cette libération. «Nous avons pris l'initiative de toute l'opération et j'ai donné le feu vert vendredi à des négociations», a déclaré hier le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Ben Bot.
Le ministère de l'Intérieur du Daguestan, une petite République russe voisine de la Tchétchénie, avait été le premier hier matin à annoncer la nouvelle, indiquant qu'une «opération spéciale du ministère de l'Intérieur et du FSB (les services secrets russes, ex-KGB, ndlr)», menée dans la nuit de samedi à dimanche, avait permis cette libération. Aucune arrestation n'a toutefois été annoncée, ce qui laisse planer de nombreuses ombres sur cette «opération spéciale».
Cette libération est un soulagement d'autant plus énorme que, ces dernières semaines, MSF s'avouait particulièrement inquiète pour Arjan. Des bruits parvenus du Daguestan le disaient atteint d'une grave infection pulmonaire, et ajoutaient même qu'il risquait d'être bientôt exécuté. Après avoir tenté des négociations, discrètes d'abord, l'offre d'une rançon, puis des critiques de plus en plus appuyées cont