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Libération

Afghanistan : des commandos français bien camouflés

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publié le 13 avril 2004 à 0h12

La Grande Muette a rarement aussi bien mérité son nom. Depuis plus de neuf mois, des militaires français du Commandement des opérations spéciales (COS) participent à la traque d'Al-Qaeda dans les montagnes du sud-est de l'Afghanistan, mais quasiment aucune information officielle n'a filtré sur cet engagement des forces spéciales. La ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, vient simplement de reconnaître, dans un entretien avec l'Express: «Nos hommes sont bien implantés et connaissent très bien le terrain [...] Grâce à certaines informations, ils ont pu contribuer récemment à la localisation de Ben Laden». Impossible toutefois de vérifier le bien-fondé d'un tel cocorico, tant le black-out se veut absolu.

Démarrage cocasse. Selon nos informations, l'engagement français dans l'opération américaine Enduring Freedom a pourtant démarré d'une manière assez cocasse. Le premier détachement arrivé «sur zone», en juillet 2003, était commandé par un officier des commandos de la Marine. Bon connaisseur du monde musulman mais bien éloigné de la mer, il choisit un indicatif radio anodin, fleurant bon la Bretagne : «Homard». A la radio ­ écoutée en permanence par les services de renseignements américains ­, Homard sonne malheureusement comme Omar, le prénom du célèbre mollah, allié de Ben Laden... Les grandes oreilles américaines s'affolent. Panique à bord ! L'indicatif sera changé de toute urgence.

Là où ils sont déployés, les 200 à 250 hommes du COS n'ont pas l'occasion de rire tous l