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Libération

La nation arc-en-ciel aux urnes

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publié le 14 avril 2004 à 0h13

Johannesburg, envoyé spécial.

Dix ans après les premières élections multiraciales en Afrique du Sud, qui ont mis fin à l'apartheid, le Congrès national africain (ANC) vit toujours son état de grâce. Selon les derniers sondages, le parti dirigé par l'actuel président Thabo Mbeki, qui a succédé à Nelson Mandela en 1999, pourrait rafler 70 % des voix lors des élections législatives et provinciales d'aujourd'hui. Soit un score supérieur à ceux qu'il avait engrangés en 1994 et en 1999 (respectivement 62,7 % et 66,4 %).

Face à la toute-puissance de l'ANC, l'Alliance démocratique (droite libérale, à dominante blanche) et l'Inkhata de Mangosuthu Buthelezi (à dominante zouloue) font pâle figure. Quant au Nouveau Parti national, héritier de l'ancien mouvement dirigeant de l'apartheid, il est tout simplement menacé de disparition...

Hégémonie. Intronisé en 1999, Thabo Mbeki sera désigné par les parlementaires, le 23 avril, pour un second et dernier mandat à la tête de la «Nation arc-en-ciel». Si les sondages disent vrai, il disposera d'une majorité des deux tiers de l'Assemblée. Une hégémonie qui lui permettrait de modifier la Constitution pour postuler à un troisième mandat consécutif. Durant la campagne, au cours de laquelle cet homme énigmatique est allé écouter aux quatre coins du pays les doléances d'une population aux prises avec de graves difficultés sociales, Thabo Mbeki a néanmoins promis qu'il n'en ferait rien.

En accédant au pouvoir, au printemps 1994, l'ANC avait promis d'améli