Nairobi, de notre correspondant.
Après avoir été une destination privilégiée pour le tourisme gay en Afrique, Zanzibar est devenu une zone interdite pour les homosexuels. Le Parlement a adopté, mardi soir, une loi punissant de peines de prison toute relation gay, pour les habitants comme pour les visiteurs de cet archipel tanzanien semi-autonome: vingt-cinq ans de détention pour les hommes. Pour les lesbiennes, la sentence sera moins sévère : sept ans de prison. Quant à l'acte de sodomie sur un mineur, il sera désormais puni par la détention à perpétuité.
«Un crime». Inquiètes de l'influence occidentale grandissante, liée entre autres au grand nombre de touristes sur les «îles aux épices», les autorités ont décidé de frapper un grand coup. Avec le soutien des mouvements islamistes locaux. «Il faut condamner ce genre de comportement. Notre société est musulmane et nous ne pouvons l'accepter», avait déclaré avant le vote Adam Mwakanjuki, le ministre des Affaires constitutionnelles de Zanzibar. «Les gens peuvent croire que Zanzibar est cosmopolite, mais pour ce qui concerne l'homosexualité, c'est un crime.»
Mariage. Selon le code pénal de 1934, la sodomie et les «actes contre-nature» étaient déjà illégaux à Zanzibar, mais le durcissement des autorités intervient alors que de plus en plus d'habitants vivent ouvertement leur relation gay. Un mariage homosexuel avait même été signalé l'an dernier sur l'île. «Nous avons entendu parler de l'organisation de ces mariages, nous voulons no