Madrid, envoyé spécial.
Bambi est mort, personne ne pleure. Mieux, la gauche espagnole revit. «Bambi», c'est le surnom que les méchantes langues de son propre camp avaient flanqué à José Luis Rodriguez Zapatero. Il devait illustrer le manque d'agressivité, l'humilité, la modération du jeune chef de l'opposition, assimilés à de la candeur, de la faiblesse. La messe des urnes était dite d'avance : l'innocent faon allait se faire boulotter par les politique-killers, les pros de la joute parlementaire. Sous sa moustache, José Maria Aznar aiguisait ses canines. Mais pas du tout. Depuis le 14 mars, Bambi n'est plus : «ZP» a remporté les élections. Sous sa moustache, Aznar a blêmi. Sous sa barbe, Mariano Rajoy, son dauphin désigné, a pâli. Le soir de la défaite au siège du Parti populaire à Madrid, devant une poignée de supporters, ils étaient estourbis. Se faire battre par un Bambi... Et de quelle manière. «ZP» leur a mis 1,5 million de voix dans la vue...
«Monsieur Tout-le-Monde»
«ZP» semble bien parti pour être le nouveau surnom de Zapatero. Avec un nom à rallonge comme celui-là, un surnom, ça aide... José Luis, c'est son prénom. Rodriguez Zapatero, ses noms de famille (du père, puis de la mère) comme le veut la loi espagnole. Certains n'utilisent qu'un des deux noms, le plus souvent le premier. Felipe Gonzalez Marquez, José Maria Aznar Lopez, Mariano Rajoy Brey... ZP devrait donc être José Luis Rodriguez, mais ce serait un peu «monsieur Tout-le-Monde», surtout que dans les bla