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Libération

Dix ans de prison pour un putschiste au Burkina Faso

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Le capitaine Ouali a été reconnu coupable de complot et de trahison.
publié le 19 avril 2004 à 0h16

Le capitaine Luther Ouali, accusé de tentative de putsch contre le président du Burkina, Blaise Compaoré, a été condamné samedi à dix ans de prison par le tribunal militaire. Son avocat a annoncé, hier, qu'il va se pourvoir en cassation. Ouali a été reconnu coupable de «complot et attentat contre la sûreté de l'Etat», de «trahison» et d'«intelligence avec des puissances étrangères», notamment Côte-d'Ivoire et Togo, où il avait séjourné afin de solliciter des appuis financiers et matériels pour renverser Compaoré, au pouvoir depuis 1987.

L'accusation avait requis vingt ans de prison contre l'officier, qui a avoué, mais le tribunal lui a accordé des «circonstances atténuantes». Au cours du procès, l'officier, âgé de 44 ans, a justifié sa décision par ses griefs contre Compaoré, ainsi que les brimades dont il a été victime au sein de l'armée. Comme la plupart des militaires poursuivis, principalement d'anciens éléments de la garde présidentielle, il a affirmé que ses ennuis ont commencé avec la mort du journaliste Norbert Zongo, retrouvé criblé de balles et carbonisé en décembre 1998, alors qu'il enquêtait sur une affaire de meurtre mettant en cause le frère du Président et des membres de la garde présidentielle. «J'ai compris que les choses n'allaient plus bien et que c'était un devoir patriotique de chasser le président Compaoré», a expliqué Luther Ouali. Il a aussi affirmé connaître l'identité du chef de la «mission» qui a supprimé Zongo, sans citer son nom. Six ans après, le