Madrid, de notre correspondant.
Personne n'incarne mieux le nouveau gouvernement espagnol que cette femme d'apparence menue mais à la volonté de fer. Le Premier ministre socialiste, José Luis Zapatero, voulait une équipe expérimentée, qui inspire confiance, mais qui soit profil bas sur le plan politique. María Teresa Fernández de la Vega, une Valencienne de 54 ans, réunit toutes ses qualités. Cette licenciée en droit est, surtout, la face la plus visible de l'originalité du gouvernement Zapatero : la parité. Sur les seize ministres, la moitié est des femmes un quart sous Aznar , dont certaines ont la charge de portefeuilles «prioritaires» (Education, Logement).
Machiste. Une féminisation de la vie politique qui répond à une promesse de Zapatero, et qui se retrouve aussi aux Cortès issus du scrutin du 14 mars : la Chambre basse compte désormais 126 députées (sur 350 sièges) des socialistes en majorité , soit 36 % du total, contre 28 % lors du dernier mandat Aznar. Taxé de pays machiste dans ses moeurs, l'Espagne peut aujourd'hui se targuer d'une représentation politique à la scandinave.
Le choix de María Teresa de la Vega va au-delà. Cette célibataire, féministe convaincue, n'a pas seulement été choisie pour établir la parité, mais aussi pour commander : depuis la fin du franquisme, elle est la première femme à accéder à la vice-présidence d'un exécutif. Elle sera dans la pratique la «numéro 2», celle qui coordonnera et aura la haute main sur tous les ministères, hormis ce