Beaucoup d'électeurs slovaques ont déposé leur bulletin dans l'urne en se bouchant le nez. Par réflexe européen, à moins de quinze jours de l'entrée dans l'UE de leur petit pays de 5,4 millions d'habitants, né en 1993 du «divorce de velours» d'avec la République tchéque, ils ont choisi de faire barrage à leur ancien Premier ministre autoritaire et populiste, Vladimir Meciar. Ils ont élu le 17 avril pour Président Ivan Gasparovic, ancien proche du très contesté «père de l'indépendance slovaque» qui avait su entre-temps prendre ses distances de son ancien patron. Selon les résultats officiels, publiés dimanche par la Commission électorale centrale, Ivan Gasparovic, un professeur de droit de 63 ans, a obtenu 59,91% des voix et a devancé de 20 points Vladimir Meciar (40,09 %).
Sans grand pouvoir. L'ex-homme fort de Bratislava, chassé du pouvoir par les élections en 1998, était donné favori car largement arrivé en tête au premier tour. Mais il avait fait le plein de ses voix avec ce tiers des Slovaques qui, envers et contre tout, votent pour cet ancien boxeur aux accents populistes. Ce sont les divisions de la coalition chrétienne-libérale du Premier ministre, Mikulas Dzurinda, au pouvoir depuis 1998, qui ont entraîné l'élimination au premier tour de leurs candidats. Elu pour un mandat de cinq ans, le chef de l'Etat occupe un poste représentatif sans grand pouvoir. Mais un retour sur le devant de la scène de Meciar, même avec des prérogatives limitées, aurait représenté un mauvais