La «volte-face» de Tony Blair faisait, hier, la une de toute la presse d'outre-Manche : le Premier ministre britannique annoncera, sans doute cette semaine, la tenue d'un référendum sur la future Constitution européenne. Ce contre-pied radical paraît essentiellement dicté par des motifs de politique intérieure. En acceptant finalement de consulter le peuple, les travaillistes priveraient ainsi les conservateurs de leur principal cheval de bataille avant les élections européennes de juin. Le pari est pourtant à haut risque : tous les sondages donnent perdue d'avance une telle consultation. Dans les deux plus récentes enquêtes d'opinion, à peine 15 % des électeurs soutiennent d'emblée le projet de Constitution de l'Europe élargie, que les Vingt-Cinq ont bon espoir d'adopter lors de leur prochain sommet des 17 et 18 juin.
Favorable à ce texte qui sécurise le droit de veto de Londres sur les thèmes les plus sensibles pour le Royaume-Uni notamment la fiscalité et le social , Tony Blair voulait se contenter de l'aval de son Parlement. «Il n'y aura pas de référendum. Et cela, parce que la Constitution ne change pas fondamentalement les relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne», soutenait-il il y a six mois. Le Premier ministre pourra-t-il «retourner» son opinion, toujours viscéralement méfiante à l'égard d'un «super Etat» fédéral européen ? Le leader des conservateurs, Michael Howard, a réclamé, hier, que le référendum ait lieu le plus vite possible. Or toute la press