Strasbourg, envoyé spécial.
Tony Blair a-t-il pris l'Union en otage en décidant de soumettre la future Constitution européenne au référendum ? «C'est un pari risqué car il est rare que l'on réponde à la question posée», estime le député européen espagnol Enrique Baron Crespo, président du groupe PSE (Parti des socialistes européens). Or «c'est une affaire qui concerne l'ensemble des Européens et pas seulement les Britanniques, souligne l'Allemande Doris Pack (PPE-DE, conservateur). S'ils refusent la Constitution, elle ne pourra tout simplement pas entrer en vigueur».Elle doit en effet être ratifiée par les vingt-cinq pays. «C'est cela l'enjeu du référendum et non l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne», ajoute Doris Pack. Autant dire que la décision prise par le Premier ministre britannique, sans aucune concertation avec ses partenaires, inquiète la majorité du Parlement européen tant le résultat paraît incertain pour ne pas dire perdu d'avance.
«C'est une mauvaise nouvelle pour l'Europe. Le Premier ministre Tony Blair n'a pas le courage de tenir ses engagements : la tradition dans ce pays est de ratifier par la voie parlementaire», s'emporte Elmar Brock (Allemagne, PPE-DE). «Ma première réaction a été de dire : il se fout de l'Europe», reconnaît Daniel Cohn-Bendit, président du groupe Verts. «Cela me rend furieux, renchérit l'UMP Alain Lamassoure (France, PPE-DE). Il va se servir du référendum pour faire pression sur ses partenaires afin d'obtenir de nouvelles con