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Libération

Le référendum de la liberté pour les Chypriotes turcs

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publié le 23 avril 2004 à 0h19

Nicosie-Nord, envoyée spéciale.

«Nous vivons comme des prisonniers ! Il faut nous aider !» Cet appel au secours, Altan et Kubra Esmer, enseignants dans l'enclave turque au nord de Chypre, le lancent à qui veut bien l'entendre chaque fois qu'ils passent côté grec, en «zone libre». Pour les quelque 80 000 Chypriotes turcs vivant dans l'Etat fantoche de la RTCN ­ la république turque de Chypre du Nord, seulement reconnue par Ankara ­, le référendum du 24 avril est d'abord la promesse d'une vie meilleure et d'une ouverture sur le monde.

Economie délabrée. Dans le Nord, le revenu par habitant n'atteint que le tiers de ce qu'il est dans la partie grecque, l'économie délabrée, sous embargo international, vivote sous perfusion d'Ankara et 35 000 soldats turcs stationnés depuis l'invasion de 1974 occupent partout de vastes camps militaires. «La réunification nous amènera le droit international, la démocratie, la liberté de la presse. Nous voulons une vie normale», explique Sevgul Uludag, journaliste au quotidien Yeni Duzen, longtemps persécutée et mise à l'index par le régime nationaliste de Rauf Denktash parce qu'elle «milite depuis toujours pour la réunification et les droits des deux communautés de l'île».

Ce soir comme il y a une semaine, une grande manifestation se tiendra à Nicosie-Nord en faveur du plan Annan. Le 14 avril, ils étaient environ 40 000 Chypriotes turcs à chanter et brandir des drapeaux de l'Union européenne ou celui de la future «république unie de Chypre», rayé de