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Libération

Grande-Bretagne: polémique après la libération d'un terroriste présumé

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Pour raisons de santé, «G» est assigné à résidence sous haute surveillance.
publié le 24 avril 2004 à 0h20

Londres, de notre correspondant.

David Blunkett, le ministre britannique de l'Intérieur, ne décolère pas. Il a qualifié vendredi d'«incroyable» la décision d'un tribunal de libérer sous caution, pour raisons de santé, un Algérien soupçonné de liens avec Al-Qaeda : «Nul doute que d'autres que moi diront que c'est complètement dingue.» Une réaction à la mesure du revers qu'il vient de subir. C'est en effet la seconde fois, en un mois, que les juges désavouent l'un des dispositifs les plus décriés de son plan de lutte antiterroriste.

Tatillonne. L'homme de 35 ans, qui ne peut être désigné que par l'initiale «G», a été arrêté en décembre 2001. Depuis, il n'a jamais été jugé, ni même inculpé. Il était incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh sur ordre du ministre de l'Intérieur au titre d'une loi d'exception. Cette procédure, adoptée après les attentats du 11 septembre 2001, censée court-circuiter une justice très tatillonne en matière de libertés publiques, permet la détention administrative pour une durée indéterminée d'étrangers soupçonnés de terrorisme.

La commission d'appel spéciale des services d'immigration a déclaré que «G» souffrait de troubles psychotiques et que son emprisonnement illimité aggravait son état mental. Sept mois plus tôt, elle avait estimé qu'il faisait peser un risque pour la «sécurité nationale». «G» est soupçonné d'avoir participé à la fabrication de faux documents et aidé de jeunes musulmans à se rendre dans des camps d'entraînement en Afghani