C'est un référendum historique qui pourrait mettre fin à un conflit vieux de quarante ans. Ce 24 avril, Chypriotes grecs et turcs voteront dans deux scrutins séparés pour la réunification de leur île divisée depuis l'invasion turque du Nord en 1974. Si le plan de paix présenté par les Nations unies est accepté dans chacune des deux parties la république de Chypre, au Sud, seule internationalement reconnue, et la république turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue seulement par Ankara , l'île entrera réunifiée dans l'Union européenne samedi prochain. Sinon, seule la république de Chypre siégera dans la grande Europe à vingt-cinq. Selon les sondages, le oui l'emportera largement chez les Chypriotes turcs, pressés de sortir de leur isolement. En revanche, le non est en tête chez les Chypriotes grecs, qui doutent de la viabilité du futur Etat fédéral bicommunautaire.
Pourquoi Chypre est-elle divisée ?
Le 15 juillet 1974, un éphémère coup d'Etat de la garde nationale chypriote renverse l'archevêque Makarios, premier président de la république de Chypre. L'objectif des putschistes : l'Enosis, le rattachement de l'île à la Grèce, alors sous le régime des colonels. Cinq jours plus tard, les troupes turques débarquent, officiellement pour protéger la minorité chypriote turque (18 % de la population) et occupent bientôt 37 % du territoire. Avec la Grèce et le Royaume-Uni, la Turquie est l'une des puissances garantes de l'indépendance de Chypre depuis 1960. Gagnée après cinq années d