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Libération

Echec de la réunification à Chypre

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La partie grecque rejette massivement le plan de paix de l'ONU; les Turcs l'approuvent.
publié le 26 avril 2004 à 0h21

Nicosie envoyé spécial

Les Chypriotes grecs ont rejeté samedi par un non massif ­ 75,8 % des voix ­ le plan de paix présenté par l'ONU. La partie grecque de l'île ­ la république de Chypre (700 000 habitants), seule autorité reconnue internationalement après l'invasion turque au nord en 1974 ­, intégrera donc seule l'Union européenne le 1er mai. Les Chypriotes turcs ont en revanche voté à 64,9 % en faveur du projet de réunification qui devait être approuvé dans les deux parties de l'île. Mais les 200 000 habitants de l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue seulement par Ankara, resteront à la porte de l'Europe. Face à cet état de fait injuste et paradoxal, les Quinze vont examiner aujourd'hui à Bruxelles les moyens d'alléger les sanctions économiques pesant sur la RTCN, soumise de fait à un embargo international. A l'issue du vote, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a souhaité que les Chypriotes turcs ne soient pas pénalisés et que l'on puisse «alléger la situation critique dans laquelle ils se retrouvent sans en être responsables».

Aide. La Commission européenne a «regretté profondément» le non grec, qui a fait capoter «cette chance historique» de réunification. A Washington, Londres, Paris ou Berlin, les réactions sont tout aussi attristées. Malgré le non grec, l'UE veut verser tout ou partie de l'aide de 260 millions d'euros promise à la RTCN, où le revenu annuel par habitant n'atteint que 4 500 euros, contre 17 400 au sud.

Après la proc