Pékin de notre correspondant
Un cratère de 50 mètres de profondeur, une école soufflée par l'explosion, un spectacle de désolation sur des centaines de mètres à la ronde... Les premiers témoins indépendants à s'être rendus à Ryongchon, dans le nord-ouest de la Corée du Nord, sur les lieux de la catastrophe de jeudi, ont rapporté une vision d'apocalypse. Le dernier bilan, encore provisoire, de l'explosion accidentelle faisait état, hier soir, de 161 morts, 1 300 blessés et 30 000 personnes «affectées», pour la plupart sans abri à la suite de la destruction de leur logement.
Court-circuit. Les Nord-Coréens n'ont appris l'existence de ce désastre que samedi, lorsque l'agence d'information d'Etat KCNA en a rendu compte, avec 48 heures de retard sur le reste du monde, faisant seulement état de dégâts «très graves», mais ne donnant aucun bilan chiffré des victimes. Selon la version officielle, qui contredit partiellement les différentes hypothèses qui avaient circulé les jours précédents, l'explosion est due à un court-circuit provoqué par l'effondrement d'un poteau électrique après la collision de deux trains en gare de Ryongchon, l'un transportant des hydrocarbures, l'autre comprenant deux wagons remplis de nitrate d'ammonium.
Les diplomates étrangers, représentants des agences de l'ONU et de quelques organisations humanitaires basées à Pyongyang ont pu se rendre samedi sur place, apportant les premiers témoignages sur la catastrophe dans ce pays interdit aux journalistes. «Il y a