Lucknow (Uttar Pradesh, Inde), envoyé spécial.
La bataille de l'Uttar Pradesh a commencé. Avec ses 166 millions d'habitants et surtout ses 80 sièges sur les 545 que compte le Parlement fédéral, cet Etat du nord de l'Inde est convoité par les partis politiques qui se présentent aux élections. Des dizaines d'hélicoptères sillonnent l'Etat avec, à leur bord, tous les poids lourds de la politique indienne, envoyés pour séduire les foules de cet Etat connu pour sa capacité à faire et à défaire les gouvernements. «Qui contrôle l'Uttar Pradesh contrôle New Delhi», dit d'ailleurs la maxime politique. De fait, l'UP, comme on l'appelle, a déjà fourni neuf Premiers ministres au pays, dont l'actuel, Atal Behari Vajpayee, du parti nationaliste hindou BJP, qui brigue un nouveau mandat de député à Lucknow. La chef de l'opposition, Sonia Gandhi, se présente elle aussi dans la région, à Rae Bareilli, le fief de sa belle-mère, l'ancienne Première ministre Indira Gandhi.
Criminalité. Pourtant, dans les campagnes, le chômage et la criminalité règnent, les routes sont défoncées, les coupures d'électricité incessantes et les problèmes d'eau récurrents. Si important soit-il électoralement, l'Uttar Pradesh compte parmi les trois Etats les moins développés du pays. Même les circonscriptions célèbres comme Amethi, longtemps représentée par l'ancien Premier ministre Rajiv Gandhi, restent plus pauvres que la majeure partie du pays. «Tant qu'il était là, il nous a beaucoup aidés, notamment en implantant d