Ils se sont retrouvés discrètement sur la grande base militaire américaine de Stuttgart (Allemagne). Tous africains, francophones et officiers. Il y avait là des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, des Mauritaniens, des Maliens, des Nigériens, des Tchadiens et des Sénégalais. Et, bien sûr, des Américains. L'ordre du jour de cette rencontre inhabituelle, qui s'est tenue les 23 et 24 mars, avait été établi par le général américain Charles Wald, en charge des questions africaines : «La coopération militaire dans la lutte globale contre le terrorisme.» Avec une préoccupation majeure : le Sahel, cette zone de transition entre le Sahara et l'Afrique noire.
Surtout connu pour ses sécheresses, le Sahel est devenu ce que les spécialistes de géopolitique appellent une «zone grise», où terroristes et bandits évoluent en toute liberté. Des combats très violents y ont eu lieu début mars, au Tchad, entre islamistes et armée locale. «Le Sahel est devenu un refuge, une zone de non-droit», précise-t-on dans les milieux français du renseignement. Le général américain Wald est encore plus catégorique : «Al-Qaeda cherche un endroit pour faire comme en Afghanistan (sous les Talibans). Un havre pour s'équiper et s'organiser.»
GIA - Al-Qaeda. Les Etats de la région ont compris tout le bénéfice qu'ils pouvaient tirer de la «lutte globale contre le terrorisme». En utilisant cette menace, ils impliquent les Etats-Unis dans la traque de leurs opposants armés et récoltent une aide militaire et finan