Installation d'une tente dans un château près de Bruxelles, habit traditionnel brun et chéchia noire, cohue indescriptible au sortir de sa limousine blanche avec antenne satellitaire et gardes du corps femmes en uniforme bleu, casquette de base-ball vissées sur le crâne... Le colonel Kadhafi n'aura rien négligé, hier, de son décorum habituel pour son premier voyage officiel depuis quinze ans hors d'Afrique et du Proche-Orient qui est aussi sa première visite auprès de la Commission européenne.
Accueilli par Romano Prodi, son vieil ami et président de ladite Commission, il a été reçu avec tous les honneurs par le Premier ministre belge et devait se rendre au Parlement du royaume. «La Libye entend être un chef de file pour la paix. Elle doit être un pont entre l'Europe et l'Afrique pour la paix et la coopération et pas un pont tel qu'il l'a été dans le passé», a lancé le leader libyen au cours d'une conférence de presse où les questions étaient mal venues et qui s'est résumée à un discours de 45 minutes. Il en a profité pour conditionner son nouveau rôle à la capacité de l'Occident à saisir son offre de paix et à ne pas contraindre son pays à «revenir en arrière (...), à cette époque où nous piégions nos voitures, où nous placions des ceintures d'explosifs autour de nos lits ou de nos femmes pour éviter d'être poursuivis jusque dans nos maisons, comme en Irak et en Palestine».
Cette visite consacre le retour en grâce de Tripoli sur la scène internationale après les accords con