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Libération
Interview

«Mandela est vu comme un prophète»

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Dix ans après l'apartheid, Anthony Sampson, son biographe, analyse le rôle de l'ex-Président:
publié le 28 avril 2004 à 0h22
(mis à jour le 28 avril 2004 à 0h22)

L'Afrique du Sud a célébré dans la liesse, hier, ses dix ans de démocratie postapartheid. Une quarantaine de dirigeants internationaux étaient réunis autour de Thabo Mbeki ­ réélu pour un deuxième mandat consécutif de cinq ans à la tête de la «nation arc-en-ciel» ­ et de Nelson Mandela. Premier président de l'après-apartheid, de 1994 à 1999, Mandela a été ovationné par la foule. Auteur de Nelson Mandela, the authorised biography (Harper Collins, 1999), le Britannique Anthony Sampson revient sur le bilan et le rôle que joue aujourd'hui dans son pays celui que les Sud-Africains appellent affectueusement «Madiba».

Quelle a été l'influence de Nelson Mandela sur la transition démocratique sud-africaine ?

Il a tenu le premier rôle. Evidemment, il n'était pas seul, mais le processus de transition porte la marque de sa personnalité : Mandela insistait pour des pourparlers alors que tout le monde n'était pas d'accord avec lui au sein de l'ANC. La première fois que je l'ai rencontré, à Soweto, au début des années 50, c'était un homme en colère, très impatient. Son caractère s'est transformé au cours de ses vingt-sept années passées en détention à Robben Island.

Sa personnalité a-t-elle évolué depuis dix ans?

Il aime à dire qu'il est has been lors de ses discours, faisant allusion au fait qu'il ne fait plus de politique. Mais c'est à la fois de l'humour et de la fausse modestie pour l'un des hommes les plus célèbres au monde. Il ne s'est pas vraiment expri