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Libération

Flambée de violence dans le sud de la Thaïlande

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publié le 29 avril 2004 à 0h24

Bangkok, de notre correspondant.

Le sud musulman de la Thaïlande a connu hier la journée la plus sanglante de son histoire, quand des douzaines d'adolescents armés de fusils, de machettes et de sabres se sont lancés à l'aube à l'assaut de commissariats de police et de bases militaires de Songkhla, Yala et Pattani, trois provinces proches de la frontière malaisienne. A l'issue de plusieurs heures de fusillade, 107 de ces jeunes musulmans, pour la plupart habillés en noir, ont été tués par la puissance de feu nettement supérieure des unités militaires, massivement présentes dans la région sous loi martiale depuis janvier. Trois policiers et deux soldats sont morts.

«Bandits». En fin de matinée, plusieurs dizaines d'assaillants se sont réfugiés dans la mosquée Krusé de Pattani, lieu de culte chiite très vénéré par les musulmans locaux. Après six heures de face-à-face, l'armée a donné l'assaut, tuant 32 jeunes rebelles. Bâtie au XVIe siècle, la mosquée de briques a été partiellement détruite. Jamais, même à la grande époque de la lutte séparatiste à la fin des années 70, cette région peuplée à 90 % de musulmans sunnites n'avait connu un tel niveau de violence (lire ci-contre).

Le Premier ministre, Thaksin Shinawatra, a minimisé l'incident, le plus grave d'une série d'attentats, d'attaques, d'incendies et d'assassinats qui a débuté le 4 janvier avec un assaut meurtrier contre un camp militaire. «Le but de ce raid était de voler des armes aux forces de sécurité pour les revendre, a-t