Rainier III de Monaco pourra bientôt mourir en paix. Son rêve suprême enfin réalisé : l'adhésion de la principauté au Conseil de l'Europe, qui, cinq ans durant, a chipoté sa candidature. Fondé à Strasbourg en 1949, ce club des nations démocratiques s'est élargi à la quasi-totalité du Vieux Continent, avec aujourd'hui 45 Etats membres, de l'Albanie à l'Ukraine, en passant par l'Azerbaïdjan, la Russie, Andorre ou Saint-Marin. Mais le dossier monégasque, lui, coinçait. Jusqu'au feu vert, donné mardi par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, avec toutefois un ultime bémol : la France devra renoncer aux postes clés qu'elle se réserve sur le Rocher.
«Il n'y a aucune raison que nous restions dehors ! Monaco et la Biélorussie sont les deux seuls candidats en attente. Or, entre Minsk et son dictateur Loukachenko et Monaco, il n'y a pas photo», s'indignait récemment Claude Boisson, vice-président du Conseil national, le Parlement monégasque. Au regard des exactions de l'armée russe en Tchétchénie ou des dictatures violentes qui sévissent à Kiev et Bakou, la principauté était en droit de se demander pourquoi on lui refusait sa place au «club des droits de l'homme». En novembre, le chef du gouvernement monégasque, Patrick Leclercq, avait dû pousser un coup de gueule devant les ministres des Affaires étrangères des Quarante-Cinq, appelant à plus de respect de «la dignité» de son «tout petit pays».
Joies du pluralisme. A marche forcée, la principauté s'est en effet pliée à la di