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Libération

Les baasistes prennent la relève à Fallouja

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Les Américains se retirent de la ville irakienne et confient la sécurité à d'anciens officiers de Saddam Hussein.
publié le 3 mai 2004 à 0h27

Fallouja envoyé spécial

Trottoirs vides, rideaux de fer tirés, Fallouja survit au ralenti, cantonné dans une sage prudence. Pour l'heure, la bataille a cessé. Les groupes d'assaut du 1er corps expéditionnaire des marines se sont repliés sur leur camp retranché, aux limites de cette ville rebelle qu'ils ont échoué à soumettre après trois semaines de combats. Quelques rafales, de rares explosions secouent parfois le quartier d'Al-Jolan. Le gros des forces moudjahidin profite de l'accalmie pour se refaire une santé. Les mosquées de Bagdad ont dépêché vers la ligne de front un convoi chargé de victuailles. «Avec nos seuls fusils et nos poitrines, nous avons tenu, sans céder un pouce de terrain, face aux avions, aux canons, aux chars américains. Aujourd'hui, l'occupant se retire, plastronne un jeune volontaire. Grâce à Dieu, nous avons offert la victoire au peuple irakien. Nous lui avons rendu son honneur.»

Promesses d'indemnisation. Enjeu de tous les affrontements, les quartiers nord, bordant la zone industrielle, ont souffert des bombardements. Maisons détruites, minarets éventrés, façades grêlées d'impacts. En annonçant la levée du siège, les généraux américains ont promis d'indemniser les victimes de leurs tirs. Déjà, des familles s'enquièrent des procédures de dédommagement sans que personne ne soit capable de leur répondre. Le centre-ville, en revanche, semble avoir été épargné. Sur la longue avenue principale, une seule ruine, celle d'une villa cossue en pierre de taille, fr