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Libération

Les mosquées espagnoles à la loupe

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Depuis les attentats du 11 mars, Madrid tente de contrôler la communauté musulmane.
publié le 7 mai 2004 à 0h31

Fuengirola, envoyé spécial.

Kamal Mustapha est le plus controversé des imams résidant en Espagne. Cet homme de 41 ans, au crâne dégarni et à la barbe taillée de près, amateur de costumes de marque, est devenu le symbole de l'islam rigoriste et intolérant. Egyptien formé dans des universités de Riyad, il officie dans la vaste mosquée ­ érigée grâce à la manne saoudienne ­ de Fuengirola, grosse bourgade touristique de la Costa del Sol. Kamal s'est rendu célèbre pour son livre, la Femme dans l'Islam, dans lequel il faisait l'apologie des mauvais traitements contre les musulmanes. Il a été condamné, à la mi-janvier, à quinze mois de prison par un tribunal de Barcelone.

L'imam Kamal, qui se dit «victime d'un complot médiatique», refuse de parler à la presse. Mais, depuis le massacre du 11 mars à Madrid (191 morts, ndlr), il tient à sortir de son mutisme. Son représentant désigné, Haider Souilem, un quadra algérien affable, assure : «L'imam a été horrifié. Il a durement condamné ce qui n'a rien à voir avec l'islam.» A Fuengirola, à son appel, les musulmans ont organisé une cérémonie oecuménique et un cortège en hommage aux victimes. Même scénario à la grande mosquée de Madrid ­ financée par Riyad et considérée aussi comme un fer de lance du wahhabisme (1) en Espagne ­, où l'imam du lieu a multiplié les appels à la paix dans ses prêches. Et, une fois n'est pas coutume, a fait irruption dans les médias pour manifester ses «meilleurs sentiments envers les chrétiens».

Querelles internes.