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Libération

Rumsfeld sous pressions

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publié le 7 mai 2004 à 0h31

Washington de notre correspondant

La soldate de première classe Lynndie England, 21 ans, a l'air d'une enfant. Elle est debout dans un couloir sinistre, une laisse dans la main gauche. Elle semble s'ennuyer. Au bout de la laisse, un homme barbu et nu, grimace, couché sur le côté. La photo était, hier, à la une du Washington Post, qui a mis la main sur un millier de nouveaux clichés, pris, fin 2003, dans la sinistre prison d'Abou Gharib. Images de cauchemar, celles de soldats américains qui torturent, le sourire aux lèvres. Lynndie England est désormais célèbre. Elle figurait déjà sur d'autres photos publiées la semaine dernière. Sur l'une d'entre elles, elle rigole, cigarette aux lèvres, en montrant du doigt le sexe d'un prisonnier nu et cagoulé. Sur une autre, elle lève les pouces devant une pyramide de corps. A Fort Shaby, en Virginie Occidentale, sa famille et ses amis sont consternés. Sa meilleure amie jure qu'elle n'a pas été directement impliquée dans les tortures. Elle était juste «au mauvais endroit, au mauvais moment». Lynndie England n'a pas été inculpée, à la différence de six autres soldats ; elle est toutefois consignée à Fort Bragg.

Irritation. A l'autre bout de la chaîne de commandement militaire, George W. Bush est sous pression. Hier, à l'issue d'un entretien avec le roi Abdallah de Jordanie, il a indiqué qu'il était «désolé» pour les humiliations infligées aux prisonniers irakiens, sans pour autant présenter d'excuses formelles. Il s'est également déclaré «dé