Madrid, de notre correspondant.
Il y aura une commission d'enquête parlementaire sur le carnage de Madrid et sur l'attitude des autorités dans les jours qui ont suivi. Près de deux mois après les attentats du 11 mars, qui avaient coûté la vie à 191 personnes, les deux grandes formations politiques espagnoles le Parti socialiste (PSOE, au pouvoir) et le Parti populaire (PP) se sont entendues pour «faire toute la lumière» sur la plus grande action terroriste jamais perpétrée en Espagne. Et, surtout, pour éclaircir si, oui ou non, des responsables politiques des deux bords ont agi à des fins électoralistes. Trois jours après le massacre des trains de la mort, le 14 mars, le scrutin législatif avait vu la victoire surprise du candidat socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, aux dépens de Mariano Rajoy, le candidat du PP et dauphin de José Maria Aznar, donné ultra-favori une semaine avant les élections.
Accusations réciproques. Cette commission d'enquête, confirmée jeudi, sera à coup sûr l'occasion d'âpres joutes politiques entre socialistes et PP. Conscient de la «véhémence» du débat, le président de la Chambre, Manuel Marin, a annoncé, vendredi, que cette commission sera constituée après les élections européennes du 13 juin, «afin de ne pas contaminer» le scrutin. Les deux grandes formations ont en tout cas à coeur de se blanchir face aux accusations réciproques : le PP veut faire la preuve que, dans les heures qui ont suivi l'attentat, le gouvernement Aznar n'a pas sous-es