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Libération
Interview

«Le sang versé a unifié le peuple palestinien»

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publié le 8 mai 2004 à 0h32

Gaza, envoyé spécial.

Les assassinats successifs d'Ismaël Abou Chanab, cheikh Ahmed Yacine et Abdelaziz al-Rantissi , les trois principaux leaders du Hamas, ont contraint leurs successeurs à se cacher. Ahmed Bahar est l'un des dirigeants du mouvement islamique.

Les coups terribles portés par Israël au Hamas l'ont-ils affaibli ?

Pas de doute que ces assassinats sont une grande perte pour le Hamas, le peuple palestinien et la nation islamique. Mais, malgré tout, leur martyre est pour nous comme une nouvelle naissance. Il a permis l'unification du peuple palestinien. A présent, beaucoup de jeunes rivalisent pour devenir martyrs. C'est une victoire pour le Hamas. Et nous avons un nouveau chef, dont le nom ne peut être révélé.

Les représailles terribles promises à Israël tardent...

Cela dépend de la branche militaire. C'est vrai que la technologie sioniste rend les choses difficiles. Mais lorsque nous frapperons, ce sera un tremblement de terre. N'oubliez pas qu'il nous a fallu cinquante jours avant de venger l'assassinat de l'ingénieur Yahya (l'artificier du Hamas tué en 1996, dont la mort avait provoqué une campagne d'attentats sans précédent et provoqué la défaite des travaillistes aux législatives, ndlr). Et la stratégie du mouvement islamiste ne consiste pas en des représailles mais en un combat permanent. Nous tirons d'ailleurs chaque jour des roquettes sur Israël.

Aujourd'hui, un cessez-le-feu est-il envisageable ?

Cheikh Yacine l'a proposé. Plusieurs fois. La réponse israélienne