Belgrade, de notre correspondante.
La police macédonienne a levé un coin du voile sur une sinistre bavure qui s'est soldée, en mars 2002, par l'assassinat de sept personnes, des immigrants, présentées comme des «terroristes» islamistes dans le seul but de plaire à Washington. Accusé d'avoir ordonné le meurtre de ces six Pakistanais et d'un Indien, l'ancien ministre macédonien de l'Intérieur Ljube Boskovski, député du VMRO-DPMNE, aujourd'hui dans l'opposition, fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Il a pris la fuite.
La réouverture du dossier a satisfait la communauté internationale. «On avait toujours pensé qu'il y avait quelque chose de pas clair dans cette affaire», a déclaré Craig Ratcliff, le porte-parole de l'Otan à Skopje. A l'époque des faits, Boskovski ne tarissait pas d'éloges sur ses hommes qui avaient, disait-il, «remporté un énorme succès dans la lutte contre le terrorisme global» et «apporté une contribution au mouvement antiterroriste». La presse avait publié des photos montrant des kalachnikovs, des revolvers et un sac de munitions à côté des sept cadavres. Il affirmait que les six Pakistanais et l'Indien préparaient des attaques contre les ambassades américaine, britannique et allemande et qu'ils avaient été tués dans un affrontement avec une patrouille de police. Cette version avait très rapidement suscité des doutes.
Le nouveau gouvernement de coalition, formé par l'Alliance sociale-démocrate (SDSM) et l'Union démocratique pour l'intégration, parti issu de la guér