Bangkok, de notre correspondant.

L'actuelle présidente des Philippines, la cérébrale et distante Gloria Macapagal Arroyo, est donnée favorite par les sondages pour remporter l'élection présidentielle d'aujourd'hui, malgré les trois années et demie décevantes de son mandat après qu'elle a ravi, en janvier 2001, le leadership du pays à son prédécesseur corrompu, Joseph Estrada, grâce au soutien de l'armée et des milieux d'affaires. Cela donnerait pour la première fois une véritable légitimité à cette économiste quinquagénaire, fille d'un ancien président de l'archipel, qui aime rappeler qu'elle a mené ses études sur les mêmes bancs d'université que Bill Clinton à Washington.

Popularité. Même si son principal rival, l'acteur de films d'action Fernando Poe, a chuté dans les sondages les plus récents, ce nouveau venu en politique de 64 ans, dont le profil n'est pas sans rappeler celui du président déchu Estrada, pourrait encore créer la surprise. Sa popularité est grande parmi les masses pauvres qui constituent la plus grande partie de la population de cet archipel catholique de 82 millions d'habitants.

Scandale de corruption. Quand Gloria Arroyo a pris le pouvoir, lors d'un coup d'Etat constitutionnel (c'est-à-dire approuvé par la Cour suprême), les Philippins des classes moyennes plaçaient d'énormes espoirs dans cette petite femme auréolée de diplômes prestigieux et perçue comme la plus compétente pour sortir le pays de l'ornière économique où il végétait depuis la crise de 1997.