Madrid, de notre correspondant.
A l'approche du mariage royal, qui sera célébré le 22 mai à Madrid, la fièvre s'est emparée de la capitale. Les noces entre le prince Felipe, 35 ans, appelé à succéder à son père Juan Carlos Ier, et la roturière et ex-journaliste Letizia Ortiz, 31 ans, sont vécues ici comme un événement national. Les médias annoncent déjà avec fierté que le mariage, auquel assisteront une trentaine de chefs d'Etat et environ 1 500 membres de familles royales, sera couvert par 4 000 journalistes et suivi par un million de téléspectateurs. Sécurité oblige après l'attentat du 11 mars (192 morts), le déploiement policier sera «maximal» assure-t-on , l'espace aérien madrilène fermé pendant deux jours et la surveillance assurée par des avions de chasse F-18.
Quatre millions d'euros. Versés dans un enthousiasme sans nuance, les titres nationaux consacrent plusieurs pages quotidiennes aux préparatifs de cette «grande fiesta», laquelle, d'après la revue people Hola, coûtera la bagatelle de 4 millions d'euros à l'Etat. «Tout cela est totalement exagéré», se plaint le député indépendantiste catalan Joan Puigcercos, dont le parti, Esquerra Republicana (ERC), est l'un des rares à être opposé à la monarchie. «Il s'agit en réalité d'une vaste opération marketing pour créer une fièvre collective, devant elle-même légitimer la future succession monarchique.»
Dans Madrid, l'événement est d'ores et déjà palpable. La maison royale a distribué à des milliers de boutiques un po