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Libération
Interview

«Redonner la parole au peuple tchétchène»

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publié le 11 mai 2004 à 0h33

Moscou, de notre correspondante.

Quelque 3 000 Tchétchènes ont assisté, hier, aux funérailles d'Akhmad Kadyrov, dans son village de Tsentoroï. La mort du «président» tchétchène mis en place par Moscou, tué dimanche dans un attentat à Grozny, a aussitôt ouvert la voie à d'intenses tractations pour préparer sa succession. Ancien représentant en Russie d'Aslan Maskhadov, le président rebelle de la Tchétchénie, Salambek Maïgov est l'un des Tchétchènes modérés qui espèrent, timidement, profiter de l'occasion pour renouer un «dialogue constructif» avec le Kremlin.

La disparition de Kadyrov peut-elle être l'occasion de redistribuer les cartes en Tchétchénie ?

J'aimerais croire que le Kremlin va changer sa politique. La grande majorité des Tchétchènes a maintenant compris qu'il lui faut accepter de rester au sein de la Fédération de Russie. Ni la Russie ni pratiquement aucun Etat au monde ne sont prêts à reconnaître un Etat tchétchène indépendant. Et les Tchétchènes n'ont aucune chance de battre l'armée russe. La position de Maskhadov (le Président rebelle qui continue à combattre les forces russes, retranché dans les montagnes de Tchétchénie, ndlr) est utopique, il n'est plus soutenu par le peuple tchétchène.

Qui pourrait être le successeur de Kadyrov ?

Le principal personnage qui mène la politique en Tchétchénie, c'est Vladimir Poutine. Tout est entre ses mains. Même si des élections sont organisées en Tchétchénie d'ici septembre, comme c'est le plus probable aujourd'hui, il est clair