Les députés réformateurs iraniens, qui profitent de leurs derniers jours au Parlement pour voter des lois plus libérales, ont bouleversé, hier, les us et coutumes islamiques en accordant aux femmes les mêmes droits de succession qu'aux hommes. Jusqu'alors, la loi prévoyait qu'une veuve n'héritait que d'un huitième des biens de son mari défunt si elle avait des enfants. En l'absence d'enfant, elle héritait d'un quart des biens et recevait la moitié des biens de son mari en l'absence de tout héritier, le reste allant dans les caisses de l'Etat. Désormais, à la mort du conjoint et en l'absence d'autre héritier, la femme iranienne héritera, comme l'homme, de la totalité des biens du défunt. S'il y a d'autres descendants, le calcul de sa part ne portera plus seulement sur les biens mobiliers, les constructions et les arbres, mais sur tout l'héritage, dont la terre. La loi doit cependant encore obtenir l'approbation du Conseil des gardiens de la Constitution, pilier institutionnel du régime, dont les membres très majoritairement conservateurs ont systématiquement rejeté par le passé toute législation allant dans ce sens. L'an dernier, il a ainsi empêché la ratification par l'Iran de la convention internationale contre la discrimination des femmes, jugeant certaines dispositions contraires au Coran.
Cette fois, il y a davantage de probabilités que la loi soit validée, les conservateurs, qui contrôleront à partir du 27 mai toutes les institutions iraniennes à l'exception de la prés