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Libération

Droits de l'homme asphyxiés en Tunisie

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Ben Ali a bloqué des fonds alloués par l'Union européenne à la Ligue tunisienne des droits de l'homme, qui ne peut plus assurer ses dépenses de fonctionnement.
publié le 12 mai 2004 à 0h34

C'est la pionnière des organisations de droits de l'homme au Maghreb et, contre vents et marées, elle a survécu au fil des années à toutes les tentatives d'étouffement de l'espace de liberté qu'elle symbolise en Tunisie. Le régime de Zine Ben Ali est pourtant en passe de réussir à se débarrasser de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH). Grâce à une arme imparable : l'asphyxie financière. La méthode a fait ses preuves sous d'autres cieux, notamment dans l'Algérie voisine où les autorités l'ont utilisée pour en finir avec des journaux «gênants», par exemple l'hebdomadaire la Nation pendant la sale guerre contre les islamistes.

A Tunis, Ben Ali a tout simplement bloqué des fonds alloués par l'Union européenne à la Ligue dans le cadre d'un projet visant à financer sa restructuration et la modernisation de sa gestion. Du coup, la LTDH ne peut plus subvenir à ses dépenses de fonctionnement. Et, faute de régler le loyer annuel de son siège central de Tunis avant le 31 mai, elle devra quitter ce local et fermer dix de ses sections régionales, parmi lesquelles Kairouan, Sfax, Gabès, Sousse, Bizerte, Monastir...

Appel urgent. «Ce n'est pas la première fois que le régime de Ben Ali s'en prend au mouvement associatif, et en particulier à la LTDH», notent Sidiki Kaba et Michel Tubiana, les responsables de la FIDH et de la Ligue des droits de l'homme dans une lettre ouverte adressée à Jacques Chirac, Pat Cox et Romano Prodi, respectivement président du Parlement européen et de la