Ljubljana, envoyée spéciale.
Viki a hésité à rejoindre Mitja au rendez-vous. «On est le seul couple gay du pays à se montrer dans les médias, s'énerve-t-il. Les gens vont finir par se dire "il n'y a que deux homos en Slovénie, on n'a qu'à les exporter aux Pays-Bas, et ils se marieront là-bas. Pas la peine de faire une loi".» Mitja, 29 ans, journaliste radio, et Viki, 30 ans, informaticien, vivent en concubinage depuis quatre ans. La loi dont ils parlent est un projet de partenariat civil pour les couples homosexuels, véritable serpent de mer de la politique slovène, en préparation depuis onze ans. Alors que «plus personne n'osait y croire», le projet a été validé par le gouvernement le 22 avril et transmis au Parlement. S'il était enfin adopté, il leur permettrait «d'obtenir un prêt pour un appartement, d'avoir le même statut qu'un parent en cas d'hospitalisation, de faire jouer mutuellement nos couvertures sociales, bref, d'exister comme un couple normal». «Notre projet de loi donne aux homosexuels exactement les mêmes droits qu'un couple marié, à l'exception de l'adoption, renchérit Alenka Kovsca, secrétaire d'Etat chargée de la Famille. C'est un partenariat destiné uniquement aux homosexuels, très progressiste, encore plus que le Pacs.»
Craintes. Progressiste, certes (il prévoit également l'accès à l'héritage, aux réductions d'impôts, le devoir de subvenir aux besoins de l'autre), mais pour l'instant toujours virtuel. «On craint une forte opposition au Parlement», explique