Menu
Libération

Près de cent mille Cubains à l'ombre du «goulag tropical»

Article réservé aux abonnés
publié le 13 mai 2004 à 0h35

Dans le «goulag tropical» cubain, près de 1 % de la population est sous les verrous. La Commission cubaine pour les droits de l'homme et la réconciliation nationale (CCDHRN, officiellement interdite) a présenté la première étude du système carcéral castriste, résultat d'un an de travail avec d'anciens détenus et auprès des familles de prisonniers. Selon le socialiste Elizardo Sanchez, vétéran de la dissidence cubaine et président de la CCDHRN ­ membre de la Fédération internationale des droits de l'homme ­, 100 000 Cubains seraient actuellement emprisonnés, sur une population de 11 millions d'habitants : «Ce chiffre gigantesque est le fruit amer du système totalitaire.» Elizardo Sanchez, lui-même ancien prisonnier politique qui a passé huit ans de sa vie dans différentes geôles cubaines, reconnaît que ces chiffres sont approximatifs. Le système castriste se refuse à toute transparence et à toute inspection internationale. L'unique visite du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) remonte à 1988. L'inspection s'était conclue par un rapport resté confidentiel et qui a fortement mécontenté le régime. Depuis, les prisons cubaines se sont refermées aux yeux du monde. Même en tenant compte des approximations du rapport de la CCDHRN, ces chiffres font du régime cubain un des plus répressifs du monde. L'île compterait environ 200 prisons, contre 14 avant la révolution de 1959. Un quart d'entre elles sont des établissements de haute sécurité, «colonnes vertébrales» du système e