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Libération

Rumsfeld se défausse à Bagdad

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publié le 14 mai 2004 à 0h37

Washington de notre correspondant

Dans un nouvel effort visant à calmer le scandale de la prison d'Abou Gharib, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, s'est rendu hier matin en Irak, flanqué de son fidèle chef d'Etat major interarmes, le général Richard Myers. Les deux hommes se sont rendus en hélicoptère dans la prison, et ils en ont fait le tour en véhicule blindé, sous le regard de prisonniers silencieux. A Bagdad, ils ont répondu aux questions de militaires. Rumsfeld a répété que l'affaire était le fait d'une poignée de soldats qui avaient «trahi les valeurs et souillé la réputation de notre pays». Il a déclaré qu'il avait cessé de lire les journaux : «faut se ménager, à un certain stade. Je suis un spécialiste de la survie», a-t-il plaisanté.

Aux Etats-Unis, le débat sur le traitement des prisonniers reste très vif. De nombreuses questions, taboues après le 11 septembre, sont désormais sur la table. Où s'arrête l'intimidation et où commence la torture ? La guerre contre le terrorisme peut-elle s'affranchir du respect des droits de l'homme ? La CIA et ses officines privées sont-elles suffisamment contrôlées ?

Liste. Mercredi, Rumsfeld avait dû justifier les méthodes d'interrogatoire devant une commission du Sénat. Il a affirmé qu'elles respectaient la Convention de Genève qui, dans son article 3, interdit «les traitements cruels et la torture», les «atteintes à la dignité de la personne», les «traitements humiliants et dégradants». Selon Rumsfeld, «tout ce q