Une mobilisation annoncée par avance comme «historique». 1,3 million de Cubains auraient défilé vendredi à La Havane, derrière Fidel Castro (77 ans), son frère et dauphin désigné Raul (72 ans) et une brochette de militaires étoilés, contre la «politique fasciste de Bush». Pour assurer une participation maximum, la journée avait été déclarée fériée. Castro a présenté la mobilisation populaire comme «une protestation indignée et une dénonciation des mesures brutales, impitoyables et cruelles» prises la semaine dernière par Washington contre Cuba.
Pour «hâter l'avènement de la démocratie» dans l'île, Bush avait fait adopter de nouvelles sanctions : augmentation de l'aide aux médias d'opposition basés à Miami ; réduction du nombre de voyages sur l'île autorisés aux résidents cubains des Etats-Unis ; mais surtout restrictions des remesas, ces envois d'argent des immigrés à leurs familles, qui rapportent près d'un milliard de dollars chaque année à l'économie cubaine. Pour tenter de contrecarrer financièrement cette dernière mesure, le régime a décidé de surtaxer les prix des produits vendus en dollars sur l'île. La population cubaine va donc payer chèrement ce regain de tension entre les deux pays.
Les mesures américaines ont même été critiquées par des membres de la dissidence interne. Avec la manifestation de vendredi, la dictature a tenté d'exploiter au maximum ces ressentiments contre la politique de Bush. Tandis que le président américain est surtout soucieux de son année