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Libération

Irak Le discrédit de Blair handicape son parti

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En Grande-Bretagne, même les plus ardents partisans de la guerre font leur autocritique.
publié le 17 mai 2004 à 0h38

Mary Ann Sieghart, la chroniqueuse du quotidien conservateur The Times, a été une fervente apôtre de la guerre en Irak. Aujourd'hui, elle se repent publiquement. «Je ne supporte plus de voir les bons arguments en faveur de l'intervention fondre sous mes yeux, écrit-elle dans le journal du très belliciste Rupert Murdoch. Le fait que nous torturions moins que Saddam ne me console nullement... Nous n'avons pas libéré les Irakiens afin de les électrocuter un peu moins qu'avant, mais pour rétablir les droits de l'homme et l'état de droit. Au lieu de ça, des centaines d'Irakiens, pour la plupart innocents, ont été tués, battus et mortellement humiliés.» C'est devenu presque un rituel. Chaque jour, une nouvelle personnalité qui, au nom de la démocratie, avait soutenu l'assaut contre Saddam fait son autocritique. «Comment ai-je pu être une telle poire ?», s'interroge le député conservateur Boris Johnson, dans le Daily Telegraph. «Peut-être les Français avaient-ils raison sur l'Irak ?», ose suggérer Peter Oborne, du Spectator, revue de la droite intellectuelle.

La démission vendredi du patron du tabloïd Daily Mirror, Piers Morgan, qui avait publié des photos bidons montrant un soldat en train d'uriner sur un détenu, n'a pas mis fin à cette crise de conscience. Même s'ils sont la cible de critiques moins sévères que celles adressées aux Américains, les militaires britanniques n'échappent pas aux accusations de mauvais traitements. Des poursuites pourraient être engagées cette semaine à