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Libération

Lula se rétracte, pas le «New York Times»

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Le président brésilien annule l'expulsion du correspondant qui l'a accusé d'alcoolisme.
publié le 17 mai 2004 à 0h39

São Paulo de notre correspondant

Lula est revenu, vendredi, sur sa décision d'expulser Larry Rohter, le correspondant au Brésil du New York Times qui avait suggéré, dans un article du 9 mai, que la supposée propension à l'alcool du Président «affectait sa performance au pouvoir». Le chef de l'Etat a jugé que la demande de reconsidération de son expulsion, que Rohter a adressée vendredi à Brasilia, était une rétractation. Le journaliste y affirme qu'il n'a «jamais voulu offenser le président de la République» et «déplore que les répercussions de l'article aient pu l'embarrasser». C'est le ministre de la Justice, Marcio Thomaz Bastos, qui a négocié ce document avec les avocats de Rohter.

Opposé à l'expulsion du journaliste, le ministre aurait menacé de démissionner si le Président ne faisait pas machine arrière. C'est lui qui a poussé un Lula très remonté à se contenter du mea-culpa implicite de Larry Rohter. Ni le journaliste ni le New York Times n'ont présenté au chef de l'Etat les «excuses» qu'il exigeait pour revenir sur sa décision, le quotidien ayant même répété dans une note qu'«il n'y a pas de rétractation» et que «l'article est correct».

Camouflet. Mais, pour Bastos et ceux qui, comme lui, au sein du gouvernement, s'inquiétaient de «l'effet boomerang» de la mesure, il fallait trouver une issue à tout prix. Pour corriger cette grave erreur commise par Lula, mais aussi lui éviter le camouflet de la justice, prête à confirmer son jugement provisoire venu suspendre, jeudi, l