Bruxelles (UE) de notre correspondant
Jack Straw, secrétaire au Foreign Office, s'est agacé des critiques de ses partenaires européens : «Je suis très déçu de subir sans cesse les piqûres de moustiques contre la position britannique.» Joschka Fischer, le chef de la diplomatie allemande, a immédiatement rétorqué : «Oui, mais ce sont des moustiques proeuropéens.» Le Français Michel Barnier a enfoncé le clou : «Je vous rappelle qu'il existe aussi des mouches tsé-tsé qui essaient d'endormir tout le monde, et moi je ne veux pas que l'Europe s'endorme.» Le moins que l'on puisse dire est que l'ambiance n'était pas au beau fixe, hier, au sein de la Conférence intergouvernementale (CIG) chargée de trouver un compromis sur le projet de Constitution européenne (Libération du 17 mai).
Mauvaise tournure. Réunie depuis lundi pour la première fois depuis le fiasco du Conseil européen de Bruxelles, en décembre 2003, la CIG a rapidement pris une mauvaise tournure. Le Polonais Wlodzimierz Cimoszewicz, dont le pays a posé un veto avec l'Espagne au projet de Constitution, a, dès son arrivée à Bruxelles, claironné qu'il ne parierait «pas un zloty sur les chances de succès du sommet de juin», au cours duquel ce texte est censé être enfin adopté. Jack Straw n'a pas non plus écarté la possibilité que les négociations se poursuivent au-delà de cette date butoir : «Une telle éventualité existe toujours. Je ne ferai pas de promesses. Il faut espérer...» De fait, l'Espagne et la Pologne ont maintenu leur