New Delhi de notre correspondant
A la dernière minute, elle a renoncé. Alors que plus rien ne s'opposait à son accession au pouvoir, la présidente du parti du Congrès, Sonia Gandhi, a refusé in extremis de diriger la plus grande démocratie du monde. «Le poste de Premier ministre n'a pas été mon objectif [...] Je dois humblement décliner ce poste, a-t-elle annoncé hier soir, lors d'une réunion des députés du Congrès aussitôt interrompue par des cris de déception. Je vous demande d'accepter ma décision et de bien comprendre qu'elle est irrévocable. C'est ma voix intérieure, ma conscience.»
Un véritable coup de théâtre puisque, jusqu'à hier matin, sa nomination semblait acquise, aucun de ses alliés dans la future coalition gouvernementale ne faisant plus cas de ses origines italiennes. Selon toute probabilité, le poste de chef de gouvernement devrait désormais revenir à Manmohan Singh, figure du Congrès qui fut l'architecte des réformes économiques lancées au début des années 90, et qui était pressenti pour revenir au ministère des Finances.
Au niveau légal, pourtant, rien n'empêchait Sonia Gandhi d'accéder au plus haut poste de l'Etat indien. Mais l'héritière de la dynastie Nehru-Gandhi semble craindre que la polémique sur ses origines étrangères, ravivée par les milieux nationalistes hindous, ne nuise à la stabilité du gouvernement. Depuis sa défaite aux élections, la semaine dernière, le Bharatiya Janata Party (BJP, nationaliste hindouiste) a en effet juré d'organiser une campa