Bagdad, envoyé spécial.
Les troupes américaines n'en démordent pas. L'intervention musclée de leurs hélicoptères de combat contre une ferme isolée, près de la frontière syrienne, mercredi, relève de la lutte engagée pour limiter l'afflux des volontaires islamistes en Irak. Pour une grande majorité d'Irakiens, cette effroyable bavure au cours de laquelle quelque 40 civils ont été tués alors qu'ils célébraient une noce, n'est qu'une démonstration supplémentaire du peu de cas dont l'occupant fait preuve pour la vie de la population irakienne lors de ses opérations. Sur fond de totale incompréhension, enfle une nouvelle polémique dont les stratèges de Washington se seraient bien passés alors qu'ils peinent à faire oublier les sévices subis par les détenus irakiens dans les prisons de la coalition.
Cadavres de civils. «Des villageois, réunis à l'occasion d'un mariage, vidaient en l'air des chargeurs d'arme automatique comme c'est la tradition en Irak, assure le colonel Ziyad al-Jabouri, adjoint au chef de la police à Ramadi, des hélicoptères américains sont intervenus, tuant 45 civils dont 10 femmes et 15 enfants.» Le docteur Salah al-Hani, médecin à l'hôpital de Ramadi, raconte qu'une patrouille américaine, alertée par le bruit des rafales, «était venue s'enquérir des raisons de ses tirs et avait quitté le mariage rassurée. Mais juste après son départ, les hélicoptères ont attaqué la fête et détruit deux maisons». Les chaînes de télévision arabes Al-Arabiya et Al- Jezira ont diffu