Pékin, de notre correspondant.
Sans attendre les résultats du nouveau comptage des voix de l'élection présidentielle contestée du mois de mars, le président taïwanais sortant, Chen Shui-bian, a prêté serment, hier à Taipei, pour un deuxième mandat. Avec un double défi : à l'intérieur du pays, toujours divisé par ce scrutin plein de rebondissements, et à l'extérieur, avec les menaces de Pékin qui se sont multipliées à l'approche de l'investiture.
«Plus grande menace». Chen Shui-bian, président au passé indépendantiste, a cherché à se présenter sous un jour apaisant, tant vis-à-vis de ses opposants que de la Chine continentale. Mais rien n'y a fait : le Kuomintang, principal parti d'opposition après avoir été maître absolu de l'île pendant quatre décennies a manifesté hier sous le mot d'ordre «pas de vérité, pas de président». Quand à la Chine continentale, sa première réponse au discours d'investiture a été de qualifier Chen Shui-bian de «plus grande menace pour la paix et la stabilité»...
Dans son discours, le président taïwanais a bien pris soin de ne pas provoquer Pékin malgré la violence de la rhétorique chinoise des jours précédents. Se sachant en terrain fragile, il a tenu des propos très modérés, donnant l'assurance à la Chine continentale, mais aussi aux Etats-Unis qui suivent cette crise de très près, qu'il ne toucherait pas à la question explosive de l'indépendance de l'île, toujours considérée par Pékin comme une «province rebelle».
Chen Shui-bian a, certes, confir